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Retour sur : la commémoration du 75ème anniversaire de la Libération de Bois-le-Roi

Dimanche 25 août, réunis autour de la borne du 23 août, élus et habitants ont commémoré le 75ème anniversaire de la libération de la commune.

 

 

Vignette

Madame Michèle SALIOT, élue déléguée au patrimoine, nous rappelle le contexte de cet évènement :

La Seine et Marne va être balayée deux fois par la guerre : en mai-juin 1940 et en août 1944.

En mai 1940, les allemands enfoncent les lignes du nord de la France jusqu’à Dunkerque.

 

Paris est occupé le 14 juin 1940.

Le 15 juin,  les allemands passent la Seine à Bois-le-Roi sur un pont de bateaux. Ils font 4.963 prisonniers en Seine et Marne. La population seine et marnaise est paniquée. Beaucoup d’habitants de Bois-le-Roi, dont Jeanne Platet avec les enfants de sa crèche, partent, qui en voiture, qui en charrette, en vélo, sur les routes en direction de la Loire. Les avions italiens les mitraillent sur la route et  causent des morts et des blessés comme le racontent d’anciens bacots. La désorganisation est totale.

 

Tout s’arrête le 22 juin 1940, c’est l’Armistice. Alors commence le temps de l’Occupation.

Ceux qui sont partis vers la Loire reviennent à Bois-le-Roi retrouvent leurs maisons intactes. L’armée ennemie a remplacé les autorités françaises. L’occupation est au début bon enfant. On se souvient d’un allemand dont le travail consistait à se tenir sur le château d’eau avec une mitrailleuse et qui logeait rue Gringoche.

La Gestapo s’installe à l’automne 1942 à Melun, et la présence allemande se fait nettement plus lourde. Les allemands exploitent toutes les ressources agricoles du département. Les restrictions se font plus dures. Les tickets de rationnement sont nombreux, pain, sucre, lait concentré, savon. D’abord supportables, elles se font de plus en plus contraignantes à tous les niveaux : alimentation, chauffage, habillement.  La population est en situation de famine. «  On avait faim » nous disent les anciens. Arrive également le temps de la répression contre les Juifs avec les lois antisémites du gouvernement de Vichy. À Bois-le-Roi, 5 femmes juives venant d’Allemagne et demeurant rue Alfred Roll sont arrêtées et déportées.Dans l’ombre, les réseaux de résistance s’organisent. On connait 9 grands résistants sur Bois-le-Roi :

  • Mr Fortier, le directeur de l’école et instituteur bien connu et estimé. Il avait fait creuser des tranchées dans le Clos St Père qui servaient à héberger les enfants en cas d’alerte. 
  • L’abbé Binet, alors curé de Chartrettes, qui fut dénoncé par des miliciens et qui eut la vie sauve grâce au manque de place dans le camion qui devait le mener au charnier d’Arbonne.
  • Mr Langlois, coiffeur pour femmes avenue Foch et patron du réseau Bois-le-Roi. 
  • Mr Lefèvre qui sera maire après la guerre et prit beaucoup de risques en cachant dans sa cave, rue du Maréchal Foch, Mr Rigaud le patron de la Résistance Sud Seine et Marne, avec un aviateur anglais abattu près d’Arbonne. Il dût faire boire les allemands qui venaient inspecter sa maison pour leur faire oublier le sujet de leur venue.
  • Et aussile Dr Auneau, l’épicier Duclos de la place de Brolles, les jeunes Journeau, Evrat, Colombeau, Jeanne Platet et Paul Jouffroy cernés par les camions allemands.

A partir du 6 juin 44, l’espoir renait, les bombardements américains préparent l’arrivée des alliés. Les réseaux de résistance et les maquis sont passés à l’action, multipliant les sabotages et les attentats qui entretiennent un climat d’insécurité et de tension. Toutes les forêts du département cachent des résistants du nord comme au sud

 

Nous sommes en août 1944, la libération de la Seine et Marne est imminente.

Elle se déroulera rapidement du 20 au 29 août.Les blindés de la 3e armée américaine du Général Patton, venue de Normandie, avaient pour mission de rejoindre l’Allemagne en contournant Paris par le sud. La 5ème division d’infanterie comprenait trois régiments, le 2ème, le 10ème et le 11ème, est aux portes du département le 20 août 1944. Ils reçurent l’ordre de se concentrer sur Etampes, nœud ferroviaire stratégique pour le ravitaillement et d’avancer sur Fontainebleau.

Le dimanche 20 août 1944, le 10ème régiment est envoyé d’Etampes à Fontainebleau et Montereau, en passant par Malherbes qui est libéré le 21 août, puis La Chapelle-La-Reine, le 22 août où il y a une forte résistance. Fontainebleau est libéré le 23 août, puis Montereau le 25 août après 3 journées de combats acharnés. Les 2 autres divisions, la 2ème et la 11ème, partent le même jour et prennent Maisse et Milly-La-Forêt le 21 août. Des blindés quittent Milly-la-Forêt pour Achères, Ury, La Chapelle-La-Reine, rejoignent les combattants à Nemours le 22 août et poursuivent la même journée vers Montigny et Montereau libérés le 23 août et où sera établie une seconde tête de pont.Toujours le 20 août, depuis Milly-la-Forêt, des blindés remontent par Orgenoy et Pringy, sur Ponthierry qui est délivrée le 22 août et se dirigent vers Melun par le nord en renfort des alliés bloqués à Dammarie.  De cette colonne, en montant à Ponthierry, trois chars se sont détachés et font route vers Chailly, puis Fay puis Bois-le-Roi, libéré tôt dans la matinée du 23 août. Les combats se poursuivent encore toute la journée du 24 août à Dammarie-lès-Lys puis Melun.

Bois-le-Roi est libéré par la 3ème armée de Patton.

Les habitants ont vu la déroute des allemands qui couraient avenue Alfred Roll et se sont enfermés derrière leurs volets et dans leurs caves. Les soldats allemands étaient suivis par les chars américains qui remontaient Brolles.

Les gens sont sortis en masse de leurs maisons pour un accueil triomphal avec des fleurs et des drapeaux. Des officiers allemands sont faits prisonniers sur des jeeps de l’armée américaine. On échange bonbons, chocolats et chewing gum contre des tomates. Les blindés poursuivent le même jour vers Samois, libéré à 11h du matin et rencontrent les allemands repliés à Valvins le 23 août entre 14h et 14h30. C’est la terrible bataille de Valvins qui va durer 30h. À la fin de la journée du 24 août, la Seine est franchie à Valvins par les alliés qui poursuivent jusqu’à Nangis et Provins.

Cependant rien n’est terminé, à la libération de Bois-le-Roi, les allemands sont encore près de 20.000 dans le département.

Le 25 août Melun est  au centre des combats. Après avoir traversé la Seine à Valvins, une partie des américains remontent par la rive droite, libérant tour-à-tour Fontaine-le-Port et Chartrettes et entrent dans Melun guidés par 250 résistants. Mais les combats dureront 72 heures. Les bombardements nombreux du côté de la gare de Melun sont entendus à Bois-le-Roi et Melun ne sera libéré que le 29 août 1944. Après la libération de Sivry-Courtry, puis du Châtelet-en-Brie le 26 août 1944, la bataille se déplace vers l’est.

 

Le nom de la " rue du 23 août " sera adopté par le conseil municipal le 5 novembre 1944.Une borne commémorant la libération de Bois-Le-Roi  est élevée en bordure de cette avenue le 18 juillet 1945 et déplacée place Canat en août 2018 lors de travaux sur l’avenue du 23 août.

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